Pourquoi le Belge continue-t-il à investir dans un second bien immobilier ?

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Niels Saelens Rédacteur Moneytalk.be

La faiblesse des taux d’intérêt fait de la seconde propriété une alternative intéressante au livret d’épargne. “D’autres facteurs jouent néanmoins un rôle important”, selon BNP Paribas Fortis.

Le baromètre des secondes résidences de BNP Paribas Fortis nous apprend que les Belges ont emprunté en moyenne 155.000 euros l’an dernier pour une seconde habitation dans leur propre pays. La grande banque observe que 85,5% de l’ensemble des crédits logements octroyés était destiné à un deuxième logement en Belgique. On notera que les Belges sont prêts à emprunter davantage lorsqu’ils achètent une habitation pour l’utiliser eux-mêmes. Dans ce cas, ils empruntent en moyenne 159.300 euros. Si l’habitation est destinée à la location, ce montant descend à 150.533 euros.

“Tant que les autres possibilités d’investissement restent moins intéressantes et les taux d’intérêt faibles, un investissement dans l’immobilier est une bonne alternative”, réagit Hilde Junius, porte-parole chez BNP Paribas Fortis. Le niveau des taux d’intérêt n’est néanmoins pas le seul stimulant pour l’achat d’une seconde habitation. Contrairement à un investissement ordinaire, vous bénéficiez d’un avantage fiscal supplémentaire lors de l’achat d’un deuxième bien immobilier. “Et lors d’une reprise d’encours d’un crédit logement, vous avez la possibilité d’éviter de nouveaux frais d’hypothèque”, continue Junius.

Avantage fiscal

Où l’achat d’une première habitation est une compétence régionale, celui d’une deuxième propriété, non destinée à un usage personnel et non unique, est une compétence fédérale. Comme il ne s’agit plus de votre propre et unique habitation, on ne travaille plus avec le système régional (le bonus logement, le chèque habitat ou la réduction du droit d’enregistrement) pour le calcul de l’avantage fiscal, mais avec le système fiscal fédéral de l’épargne à long terme. Dans ce cas, vous bénéficiez d’une exonération maximale de 2.260 euros. L’avantage fiscal est alors calculé sur base du taux d’imposition marginal.

Ce n’est que si vous habitez dans la deuxième habitation au cours de votre crédit que, depuis le 1er janvier 2016, vous ne pouvez plus faire appel à l’avantage fiscal fédéral. Votre deuxième logement tombe dans ce cas sous le régime fiscal régional.

Popularité des grandes villes

Il ressort de l’étude que beaucoup de personnes recherchent une seconde habitation dans de grandes villes comme Gand ou Anvers. Junius fait toutefois une observation à cette constatation. “Gand et Anvers sont en effet des villes populaires. C’est également lié à la taille des villes. Il y a dès lors davantage d’activité immobilière et elles se classent dans le top dix”, explique-t-elle. “De plus petites villes, également attrayantes pour une deuxième habitation, comme Coxyde, n’arriveront pas rapidement dans le peloton de tête, parce que ces villes sont plus petites et que, comparativement aux grandes villes, elles ont bien moins d’activité immobilière.”

La France est le pays des vacances par excellence et les personnes qui y investissent dans l’immobilier optent également souvent pour la mise en location

Nous empruntons surtout pour une seconde résidence destinée à un usage récréatif. Également lorsque nous achetons une seconde résidence à l’étranger. Seuls deux crédits logement, pour des secondes résidences à l’étranger, sur cent sont destinés à générer des revenus locatifs. Mais les personnes qui visent des revenus locatifs choisissent la France. Les Belges ont ainsi emprunté en moyenne 183.030 euros l’an dernier pour une seconde résidence en France dans le but de la mettre en location. En 2015, cette moyenne était de 136.333 euros. Et ce alors qu’on a moins emprunté pour des biens locatifs aux Pays-Bas, en Espagne ou en Belgique l’an dernier. “La France est la destination de vacances par excellence et les personnes qui y investissent dans l’immobilier optent également souvent pour la mise en location”, selon la porte-parole.

Un deuxième bien immobilier n’est en outre plus réservé aux plus de 50 ans. L’emprunteur moyen a 43 ans. À titre de comparaison: la personne qui démarre un crédit pour une première habitation à usage personnel a en moyenne 37 ans. L’achat d’un second bien immobilier est tout de même réservé aux personnes disposant de capitaux financiers. “La personne qui achète une seconde résidence a en général déjà constitué une belle réserve d’épargne. Elle investit par exemple dans un appartement et opte pour une ville avec maintes facilités pour y habiter elle-même plus tard”, conclut Junius.

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