L’impact de la robotisation sur l’économie et les Bourses

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Avec le développement de l’intelligence artificielle, l’automatisation menace désormais également les emplois de travailleurs hautement qualifiés. Cette évolution représente à la fois une importante menace et une exceptionnelle opportunité pour l’économie mondiale et les investisseurs.

Jusqu’à présent, les principales victimes de la robotisation étaient les ouvriers ainsi que les emplois faiblement qualifiés dans le secteur des services (caissiers, etc.). Une nouvelle étape a toutefois était clairement franchie ces dernières années. Les spécialistes de Schroders épinglent notamment les exemples de Reuters et d’IBM. L’agence de presse a ainsi récemment indiqué que pas moins de 400 dépêches sont écrites chaque jour par des robots avec un bon accueil global par les lecteurs qui les trouvent particulièrement lisibles. Le programme d’intelligence artificielle Watson d’IBM fait pour sa part mieux que les oncologues dans le diagnostic du cancer et le choix du traitement à prescrire au patient.

Destruction créatrice d’emplois ?

Inévitablement, le développement de l’intelligence artificielle va se traduire par la destruction de nombreux emplois et de substantielles économies dans de nombreux secteurs. Intrinsèquement, cette évolution est de nature à aggraver les inégalités économiques et sociales risquant d’accentuer la montée du populisme et de miner la croissance. Pour Alice Leedale, stratège en placements à revenus fixes chez Schroders, la comparaison avec d’autres bouleversements technologiques dans le passé est toutefois porteuse d’espoirs. “Dans le courant du 20e siècle, l’évolution technologique a permis non seulement de réaliser d’énormes améliorations de la productivité, qui se sont elles-mêmes traduites par une amélioration du niveau de vie de chacun, mais elle a aussi permis de créer des emplois.” La période 1946-1975, baptisée les Trente Glorieuses d’un point de vue économique, avait ainsi vu la mécanisation détruire plus de 70% des emplois agricoles ou plus d’un quart des emplois totaux en France où le taux de chômage est pourtant resté inférieur à 3%.

Un scénario noir

Alice Leedale s’inquiète toutefois des conséquences si la société ne parvient pas à absorber le choc technologique. “Une techno-dystopie extrême renforcerait les problèmes actuels de demande anémique, d’inflation faible, de croissance faible et d’inégalités. Montée du populisme. Les rendements obligataires diminuent et l’incertitude politique met les actifs à risque sous pression.”

Un avenir radieux

Si l’évolution favorable des percées technologiques du 20e siècle se vérifie, “l’automatisation pourra faire sortir l’économie mondiale de son malaise. Il y aura alors un potentiel haussier pour les obligations des marchés développés et l’inflation pourrait même repartir à la hausse. Le sentiment concernant les actifs à risque des pays développés est donc favorable.”

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